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Merci, les profs

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Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 01.07.10


Ils ont choisi le plus beau métier du monde, l’un des plus difficiles aussi. Ils sont des passeurs. Ils sont comme la Dranse, grise et noirâtre, moirée des alluvions d’amont. Ce qu’ils transmettent, c’est la connaissance, donc la vie. Il y a ceux qu’on aime, il y a les autres, peu importe. Ce qui compte, c’est la centralité de leur présence. C’est toi, le prof, le héros de l’histoire, toi qu’on doit admirer, ou haïr. Toi, le magistère. Les manuels de pédagogie, les études Pisa, ne viennent que bien après.

 

Les profs qui m’ont impressionné m’accompagnent toujours, dans la tête. René Ledrappier, pour l’universalité de ses cours de maths. Le Père Collomb, un prêtre catholique qui nous initia avec un infini respect aux autres religions. Gérard Duc, pour sa première dictée sur Proust. Le rugueux Wyder, autre prêtre, une encyclopédie de la biologie, avec un cours incroyablement complet sur l’évolution, à mille lieues des niaiseries créationnistes. Le jour, il enseignait la théorie des mutations, le soir lisait la Genèse ou jouait du violon.

 

Voyez, je cite des noms, pas des concepts. Il y avait aussi la chorale de Philippe Corboz. Et tous les autres. Je cite des noms, pas des systèmes d’éducation. L’école, c’est avant tout un choc phénoménal d’humains avec d’autres humains. Aux profs, aux élèves, excellentes vacances. Et que vive l’école, pour toujours.

 

Pascal Décaillet

 

 

 

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